Un vin rouge séduisant. Il est rare de pouvoir retracer l'histoire d'un vin jusqu'à ses racines, au sens propre comme au sens figuré. Et remonter aux cépages locaux de la Suisse peut conduire à de nombreux "rabbit holes", dans lesquels je me jette volontiers, la tête la première. C'est le cas du Plant Robert, également connu sous les noms de Plant Robez, Plant Robaz, un cépage énigmatique dont l'expression naît dans le Lavaux et s'accompagne d'une histoire qui fascine même les plus conservateurs des amateurs de vin. Sauvé de l'extinction dans les années 1960 par une poignée de vignerons passionnés, sa surface totale dépasse aujourd'hui les 5 hectares. Son voyage dans les vignobles vaudois en terrasses remonte à au moins 150 ans. Il s'agit en fait d'une ancienne bouture de Gamay qui n'existe plus. Certains pensent qu'il a été volé (comme son nom l'indique) au Beaujolais français et planté clandestinement sur les pentes abruptes mais sacrées de Villette et d'Epesses. C'est là qu'il a trouvé un nouveau terrain d'expression: plus chaud, plus élevé, sur un terroir alpin et avec vue sur le lac Léman. Le résultat est un vin rouge séduisant, un peu sauvage, différent et pourtant familier.
Apéro avec vue.
Caractéristiques du vin. Sa couleur est sombre, proche de la cerise noire et de la prune mûre. Les arômes sont subtils, mais perceptibles: confiture de baies sauvages, orange sanguine, épices fraîchement moulues. En bouche, un équilibre harmonieux entre une acidité fraîche et minérale, ponctuée de fruits rouges et noirs croquants. Le vigneron Jean-Daniel Porta fait vieillir son Robert pendant 12 mois dans des fûts de chêne de 500 litres, ce qui lui confère souplesse et complexité et lui permet d'apprivoiser un peu son côté sauvage. Cela permet également d'assouplir les tannins et d'obtenir une finale douce et agréable de longueur moyenne.
Accords mets et vins. Une telle élégance fait du Plant Robert un vin intéressant à marier avec des viandes grillées au barbecue, mais aussi avec des mets végétariens. Plus précisément, je vous conseille par exemple de le servir en accompagnement d'un porc «char siu» à la chinoise, d'ailes de poulet marinées grillées, ou encore d'un risotto aux champignons, recouvert de copeaux de Pecorino Romano.
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