Texte: Elsbeth Hobmeier
DANS LA PETITE VILLE RHÉNANE D'EGLISAU. Pour son 40e anniversaire, le viticulteur Mathias Bechtel s'est offert un nouveau logo. Dans un style sobre, il montre les vignobles escarpés d'Eglisau, dans le canton de Zurich, et le pont sur le Rhin. «Nous voulons ainsi exprimer la situation unique de notre petite ville rhénane d'Eglisau et son terroir particulier», explique le viticulteur. Mathias Bechtel a grandi au milieu des vignes, dans le village viticole de Zizers, dans la Seigneurie grisonne. Après sa formation de vigneron et un diplôme à Changins, il est arrivé à Eglisau en tant que maître de chai. Il a ensuite produit ses premiers vins sous son nom à partir de raisins achetés à divers producteurs, jusqu'à ce qu'il puisse reprendre le domaine de la famille Hangartner en 2017. Aujourd'hui, Mathias Bechtel fait partie des 150 meilleurs vignerons de Suisse, du moins selon le jury des vins GaultMillau.
UN VRAI BEAU TERROIR À GRANDS CRUS. À partir de là, l'ascension a été rapide. Les deux petits hectares du début sont devenus presque six aujourd'hui. Certains vignobles qu'il a pu reprendre grâce à l'amélioration foncière dans le Vorderer Stadtberg viennent seulement d'être plantés et ne sont pas encore en production. C'est le cas du riesling rhénan, nouvellement planté, et du Räuschling, qui devrait également pousser ici à l'avenir. «Un très beau terroir à grands crus», se réjouit le vigneron. Mathias Bechtel aimerait également avoir une plus grande quantité de chardonnay, de sauvignon blanc et de merlot, «je sens là un énorme potentiel». Mais, au juste, quel est son cépage préféré? Il ne réfléchit pas longtemps: «C'est clairement le pinot noir. Il est agréable à cultiver et vraiment beau à travailler. En plus, je peux m'en donner à cœur joie quand j'en tire mes vins». Et quel est le cépage le plus difficile, l'enfant terrible? Pas de longues hésitation non plus: «Le Räuschling! Il faut le maîtriser, le dompter».
LE «BECHTUS» AU SOMMET. Depuis peu, Mathias Bechtel a classé sa large production en trois catégories différentes. Sur la plus haute marche du podium se trouve la collection Grand Cru avec ses excellents vins de terroirs, le Bechtus pinot noir et le Bechtus chardonnay. Sans oublier le sauvignon fumé et le Rosé saignée. La catégorie intermédiaire, qui a été baptisée Sélection, accueille des vins qui ont été choyés «avec un peu moins de rendement, un peu plus de temps, un peu plus de passage dans le bois». Finalement, sous le nom de Bechtel, on trouve les vins de tous les jours, frais et fruités, issus de cuves en inox et sans utilisation de bois. Depuis 2019, tous les vins sont vinifiés dans le nouveau bâtiment de la Rebbergstrasse 18, dans une cave à température idéale, qui permet une production en douceur. Par ailleurs, Mathias Bechtel cultive ses vignes en respectant le label environnemental «Fair n Green». Des herbes maigres poussent entre les ceps, des fleurs sauvages embellissent les talus. En outre, des panneaux photovoltaïques sont utilisés pour produire de l'électricité. «Ce label nettement est plus complet que le bio», explique le viticulteur. «Outre la protection phytosanitaire, il englobe également la vinification et la distribution».
EN CAVE:
Blanc: Bechtus chardonnay, sauvignon fumé, chardonnay Sélection, riesling Sélection, räuschling Sélection, rivaner, sauvignon blanc, pinot gris
Rouge: Bechtus pinot noir, pinot noir Sélection, merlot Sélection, Pintage, pinot noir, garanoir
Rosé: saignée, federweiss
Vin pétillant: mousseux rosé.
COUP DE COEUR: «Les deux Bechtus, le premier tiré du pinot noir, le second du chardonnay. Peut-être mes meilleurs vins».
TROIS CHEFS QUI PROPOSENT DES VINS DE MATTHIAS BECHTEL SUR LEUR CARTE: Martin Aeschlimann du Wirtshus zum Wyberg à Teufen ZH (14/20), Charlie Günther au restaurant Seegarten à Kreuzlingen (15/20), Mike Wehrle au Bürgenstock-Resort (16/20).
LES ACCORDS: Avec le chardonnay, Mathias Bechtel recommande des asperges ou un plat de volaille, tandis qu'il aime déguster le pinot noir avec un tendre morceau de viande ou un traditionnel émincé de veau à la zurichoise.
Photo: Hans-Peter Siffert
