Pinot Noir des Lampert, un vin pour la chasse

UNE AFFAIRE DE FAMILLES. Pour comprendre les domaines viticoles de la Seigneurie grisonne (Bündner Herrschaft), c’est parfois compliqué. Les noms d’Adank, Hermann, Obrecht, Jenny ou Boner, sont ceux de plusieurs exploitations et il n’y a pas moins de quatre Maruggs à Fläsch. La plupart du temps, ce sont des parents. C’est le cas chez les Lampert à Maienfeld. Hanspeter Lampert du domaine Heidelberg et Markus Lampert du domaine Lampert sont frères et ont travaillé toute leur vie en étroite collaboration. Mais les exploitations sont restées séparées. Dans le domaine Lampert, justement, on assiste à un changement de génération. Le fils, Thomas, viticulteur et technicien viticole, prendra prochainement la relève. Il est chasseur, comme son père, ce n’est donc pas un hasard si les vins de la famille accompagnent aussi bien les plats de gibier.

 

DES ACTES PLUTÔT QUE DES MOTS. Une nouvelle génération a souvent de nouvelles idées. «Mes parents n’avaient pas à se soucier de marketing. Ça marchait très bien sans ça. La vente n’a jamais été un problème. La question était tout au plus de savoir si l’on pouvait avoir assez de raisins». C’était avant. Ses nouvelles idées, Thomas Lampert aime bien les partager. «Je n’aime pas qu’on raconte n’importe quoi lors des visites de l’exploitation, juste pour vendre. Notre produit est simple, et nous voulons en parler simplement».

 

UNE ALTERNATIVE POUR LES AMATEURS DE PINOT.  Et des choses bien, Thomas Lampert en fait beaucoup. En premier lieu ses pinots, qui existent en vin de table, en réserve, en barrique, sans oublier le «Stieg», issu d’une parcelle particulière. Il propose aussi deux variantes de chardonnay. Dans ce domaine, ses parents étaient d’ailleurs des pionniers. Depuis que le cépage a été autorisé, au début des années 90, ils ont tout de suite commencé à le planter. Avec le Zweigelt, Thomas Lampert possède aussi une rareté rouge dans sa cave. Une bonne alternative pour tous ceux qui n’ont pas accès à son pinot.

 

DES VINS HONNÊTES. Thomas Lampert est un pragmatique. «Faire du vin est un exercice d’équilibriste. Je me demande toujours si cela a un sens de se donner tant de mal. Ne serait-il pas plus simple de laisser faire le raisin et d'attendre?»  Ses ambitions pour l’avenir sont claires: «Faire des vins honnêtes, peut-être encore un peu plus tendus que maintenant. En aucun cas des «vins de parade» qui cherchent à se faire valoir. Et puis, le grand objectif de ma génération est d’avoir un jour sa propre cave. Pour tout maîtriser de A à Z et pouvoir ensuite transmettre l’ensemble».

 

COUP DE CŒUR: pinot noir Stieg 2017

 

CE QUE L’ON TROUVE EN CAVE: pinot noir Classic 2020 (de la grande barrique). chardonnay «Sternenfeld» 2020. Vin mousseux pinot brut (« sans année »).

 

TROIS restaurant qui proposent des VINS LAMPERT: Beat Stofer au «Balm/La Pistache» de Meggen (16 points). Siggi Tschurtschenthaler au «Adler» de Fläsch (15 points). David Esser au «Alten Torkel» de Jenins (14 points).

 

LES ACCORDS mets-vins: Ragoût de chamois, braisé pendant 18 heures comme le cuisine ma mère, avec des spätzlis au fromage et à la sauge, accompagné d’un Pinot noir Barrique.