Texte: Knut Schwander | Photos: François Reynhart
Tradition et modernité. Sertie dans la verte Gruyère, la bourgade de Sâles se situe aux portes de Bulle. C’est là que l’enseigne dorée de la vénérable auberge de la Couronne scintille d’un éclat tout neuf. En effet, la belle façade vient d’être rénovée avec doigté, tout comme l’intérieur du restaurant, d’ailleurs, où l’on découvre de jolis meubles chinés sous un éclairage design très élégant. Sol en bois, murs bleu et blanc, grand meuble à thé et ancien bilot de boucher déniché en Normandie donnent le ton: cette Couronne est un hommage à la simplicité accueillante. (Grande photo ci-dessus: après 10 mois de rénovation, le restaurant est à nouveau ouvert)
Simple et gourmand. Dans la belle cuisine neuve et impeccable, Olivier Perrenoud, le chef, 57 ans, élabore des plats idéalement assortis au cadre. Car dans ses assiettes aussi, c’est sobre, c’est juste, c’est fait avec respect de la tradition, sans chichi. Et quand on débarque depuis l’arc lémanique, on n'en croit pas ses yeux, tant les tarifs affichés sont doux! La salade verte est à 4 francs, la salade au saumon de Norvège à 9 francs et tous les plats oscillent entre 16 et 31 francs pour le filet de bœuf cuit à la perfection avant d’être servi avec une aimable béarnaise: «Un restaurant vide coûte plus cher qu’un restaurant plein. Alors j’essaie de faire en sorte d’être dans le deuxième cas de figure», explique le patron qui est seul aux fourneaux.
Tout est fait maison. Olivier Perrenoud l’assure, c’est lui qui fait tout, sauf les glaces provenant de l’Artisan glacier. Mais les paupiettes de bœuf ont cet air sympathique de plat de grand-mère, à côté du papet vaudois, de la langue de bœuf aux câpres, du jambon de la borne avec son gratin et de l’incontournable fondue moitié-moitié de la région. En dessert, on appréciera tout particulièrement le pain d’épices toasté et sa compote de pommes rustique et gourmande. Et là encore, à 6 francs 50, on se demande si on a bien lu. La carte des vins est courte, mais «On est encore en phase de rodage. Tout ça est amené à se développer» explique le chef. On n'en doute pas et on se réjouit déjà d’y retourner.