Texte: David Moginier
CASSER LES CODES. Chez les Potterat, on aime la tradition… mais on aime aussi bousculer celle-ci au besoin. Quand il a été question de célébrer les 60 ans de leur cru emblématique, le Courseboux, Guillaume et Eliane ont choisi de sortir du cadre, de bousculer les codes. Et ils l’ont bien fait. Il faut dire que la cave de Cully, six fois centenaire, fait partie de ces rocs de Lavaux, magnifiant le chasselas sous des étiquettes élégantes, mais un peu sévères, un chasselas qu’on trouve décliné en quatre vins différents, un Épesses, un Villette, le Courseboux et les Côtes de Courseboux issus des hauts de la parcelle où sont plantées de vieilles vignes.
CÉLÉBRATION COLORÉE. Si les Côtes de Courseboux avaient eu droit à leur édition particulière en 2020, histoire de célébrer la première mise en bouteille de l’arrière-grand-père Jean, un pot vaudois sérigraphié, on était resté dans le traditionnel. Pour le Courseboux 2023, les Potterat ont bien brainstormé avant de se dire qu’il y a soixante ans régnait le pop-art et ses représentations multiples et colorées façon Warhol. Avec le soutien de leur agence de communication et de leurs partenaires, ils ont ainsi réalisé six étiquettes différentes, déclinaison flashy de leur étiquette traditionnelle, pour habiller six bouteilles présentées dans un carton de la même veine, le tout accompagné d’une affiche A3 (99 frs.).
LE SUCCÈS AU RENDEZ-VOUS. «Nous voulions un peu bousculer nos clients traditionnels et séduire en même temps une clientèle plus jeune», raconte Eliane. «Et nous en sommes déjà à notre deuxième série, se réjouit Guillaume, avec près de 300 cartons. Et nous pouvons encore en faire un peu plus. Mais attention, nous n’avons pas touché au contenu, un chasselas de terroir bien typé.» Le lieu-dit Courseboux, entre Villette et Cully, représente 2 ha sur les 3,6 ha du domaine. Guillaume Potterat y a également planté un peu de savagnin blanc, vinifié sans deuxième fermentation, et de la syrah, à côté du plan-robert et du pinot noir qu’il a ailleurs.
Photos: Domaine Potterat/Plates-Bandes