Tombé dans une marmite de chocolat tout gamin: c’est ainsi que Nicolas Filippov explique sa passion dévorante pour le cacao, cette fève dont les plus anciennes traces, retrouvées sur des céramiques, datent de deux millénaires avant Jésus-Christ. Agé, lui, de 36 ans, Nicolas Filippov, spécialiste en communication scientifique, avait l’habitude depuis plusieurs années d’organiser des «apéros» chocolat à chaque fois qu’il changeait d’emploi. En octobre 2017, il rencontre Joris Vaucher au Café Balzac, à Morges. C’est là que les deux compères, autour d’un chocolat chaud, décident de créer une cave à chocolat virtuelle où chacun, eux les premiers, pourraient s’approvisionner en plaques venues des quatre coins du monde.
Car il en est du cacao comme du vin: selon la variété (forastero, criollo ou trinitario), le terroir (Afrique, Amérique latine ou Asie du Sud-Est), l’année climatique, le procédé de fermentation, le savoir-faire du producteur, qui peut jongler avec la quantité de sucre et de beurre de cacao, ou la granulométrie, la saveur du chocolat final peut varier à l’infini. Or, tous les chocolats du commerce sont fabriqués avec des chocolats de couverture quasiment tous identiques, fourrés, par contre, d’une pléthore d’ingrédients divers: pralinés, ganaches, liqueurs, amandes…
Pour retrouver les goûts du vrai chocolat, Nicolas et Joris ont décidé de ne commercialiser au sein de Chocolats du Monde que des tablettes. C’est le concept «bean-to-bar», littéralement «de la fève à la tablette», importé de San Francisco à l’orée de ce millénaire. L’artisan chocolatier prend en charge toutes les étapes de la fabrication d’une tablette de A à Z, en commençant par la torréfaction des fèves sélectionnées, le décorticage, le broyage, le malaxage, le conchage (affinage), le tempérage, le moulage et l’enrobage. Il imprime ainsi son caractère au chocolat: plus intense, plus texturé, plus fruité, plus fondant… Une tendance aujourd’hui favorisée par la multiplication de consommateurs responsables sensibles aux critères éthiques et écologiques ainsi qu’à la traçabilité des aliments et à la diminution du nombre d’intermédiaires.
Les chocolatiers artisanaux, sélectionnés par Nicolas et Joris, se rencontrent aussi bien en Suisse que dans le reste de l’Europe ou aux Etats-Unis. En attendant que les deux compères trouvent le temps de prospecter les pays du Sud… Les critères des différents labels éthiques ou écologiques manquant pour eux de traçabilité tant le marché mondial du cacao demeure une jungle impénétrable, ils se basent sur la confiance pour choisir de bons chocolats dans les deux sens du terme. Chocolats du Monde commercialise actuellement plus de 120 tablettes différentes issues de 16 producteurs. Le prix moyen d’une tablette? Neuf francs, même si l’on peut dépasser les 30 francs dans le cas de ce Montréalais utilisant des fèves péruviennes sauvages extrêmement rares pour produire 200 tablettes.
Cadeau de Noël pour les gourmands, Chocolats du Monde propose des abonnements permettant de recevoir trois tablettes par mois: chocolat noir ou mélange noir, lait et blanc. La formule trois mois coûte entre 84 et 89 francs, six mois entre 159 et 169 fr. et douze mois entre 299 et 335 fr. Ces rectangles de douceur sont livrés par la poste en Suisse ou par vélo dans le canton de Genève. A noter d’ailleurs que toutes les émissions carbone de l’entreprise concernant aussi bien la réception que l’envoi des tablettes sont intégralement compensées.
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Boutiques partenaires
Cave du Palais de Justice, place du Bourg-de-Four 1, 1211 Genève
Le Barocco, Musée d’art et d’histoire, rue Charles-Galland 2, 1206 Genève
Histoires de vins, Saint-Joseph 35, 1227 Carouge