Texte: Siméon Calame | Photos: Sedrik Nemeth
Avec Marie Robert et Christophe Loeffel. De son lumineux appartement, la vue sur le Léman est imprenable. Devant les fenêtres, une ribambelle de livres de voyages, dessous, une dizaine de bouquins de cuisine de tous genres. De l’autre côté, la cuisine parfaitement agencée donne envie de se mettre aux fourneaux. Cette cuisine, c’est celle de Stéphane Gabioud (en grande photo ci-dessus), animateur à la RTS et présentateur de l’émission Amuse-Gueule. Après trois saisons riches en épisodes ludico-pédagogiques et en invités prestigieux (Marie Robert du Café Suisse (16/20), le «Pâtissier de l’année» 2021 Christophe Loeffel, l’œnologue du célèbre Clos de Tsampéhro Johanna Dayer...), le quadragénaire a dû y mettre fin, non sans avoir beaucoup appris lors de ces émissions.
Dans Amuse-Gueule, vous avez le rôle de celui qui ne connaît rien en cuisine. Est-ce le cas, ou vous accentuez ce rôle?
C’est vraiment le cas. Je n’étais clairement pas un cordon-bleu – je ne le suis toujours pas (rires) – et n’y connaissais pas grand-chose lorsque j’ai démarré cette émission en 2020. Lors de la deuxième saison, avec Marie Robert, nous avons décidé que je prendrais un peu plus ce rôle de «naïf en cuisine», car cela formait un bon duo avec elle, qui est super énergique et dirige facilement. Les émissions allant, j’en connaissais toujours plus, mais mes questions sont sincères dans la grande majorité des cas. Je ne viens pas du monde de la cuisine.
Alors comment vous êtes-vous retrouvé à ce poste?
C’est venu petit à petit. Animateur radio depuis mon adolescence, j’ai été poussé par Tania Chytil, journaliste TV à la RTS, pour coanimer quelques émissions dès 2017. Lorsque la RTS a voulu lancer Amuse-Gueule, ils ont tout de suite pensé à moi après ces différentes apparitions. J’ai dit oui par curiosité et envie d’un nouveau challenge.
Peu connaisseur de la chose culinaire, cela signifie que vous mangez tous les jours des barquettes congelées?
Arf, non! Plus jamais! J’en ai mangé par kilos lorsque je suis parti de chez mes parents et que je débutais dans le journalisme, mais je le regrette amèrement maintenant. Je ne prépare pas de grandes et belles assiettes tous les jours, mais je cuisine.
Avez-vous un plat fétiche?
J’ai une grande passion pour les pâtes, particulièrement les orecchiette ou les conchiglioni, dont la forme permet de prendre plus de sauce (rires), par exemple ma fameuse sauce tomate... Si je voulais vraiment suivre la tradition italienne, je devrais adapter toutes les pâtes que j’achète aux sauces que je cuisine, mais ça devient trop compliqué...
Vous faites donc vous-mêmes vos sauces tomate?
En partie. Lorsque l’été arrive, j’aime beaucoup faire des litres et des litres de sauce. Le problème, c’est que mon copain, Ludovic, et moi aimons tellement ça qu’il n’y en a plus dès le début de l’hiver... Je dois dire que la tomate est l’un de mes ingrédients favoris: j’apprécie la multitude de looks, de formes, de couleurs et de saveurs que ce fruit nous donne.
Qui fait la cuisine à la maison?
Il n’y a pas de règle. On cuisine ensemble les week-ends surtout, et on décide à chaque fois qui est le chef et qui est le commis. Je prends souvent le lead, mais je suis aussi très heureux de simplement couper des carottes et peser du riz!
En ayant autant voyagé, vous avez certainement flashé sur une cuisine particulière?
Ouh là, oui! J’ai adoré les cuisines thaïlandaise et indienne, c’est un truc de ouf! Outre les épices qu’ils utilisent – et maîtrisent – à foison, leur cuisine est majoritairement végétarienne, ce qui me convient bien. Malheureusement, c’est un peu loin pour aller juste y manger un soir...
Epices, tomates, pâtes… On saisit un peu plus ce que vos assiettes contiennent, mais que ne pouvez-vous pas manger?
Les vermicelles. Je ne sais pas pourquoi mais ça ne passe pas. La choucroute non plus, sauf une fois chez un éleveur de yacks près de Zermatt, il y a longtemps. J’étais en reportage pour la radio et le moment était tellement génial que la choucroute était, elle aussi, bonne.
A part cet éleveur de yacks, chez qui avez-vous eu les plus beaux souvenirs culinaires?
Chez Roland Pierroz à Verbier, en 2000. C’était ma première visite dans un restaurant gastronomique et nous fêtions les 20 ans de ma sœur et les 50 ans de mon père. Une soirée fantastique lors de laquelle j’ai pris une claque monstrueuse! Le second épisode qui me vient est un repas chez Georges Wenger que j’ai partagé avec Daniel Fazan, un ami journaliste. Nous avons dégusté au Noirmont une souris d’agneau fondante à souhait, majestueusement juteuse… Une tuerie!
Aujourd’hui, dans quel restaurant rêvez-vous d’aller?
Lors de la troisième saison d’Amuse-gueule, j’ai beaucoup échangé avec l’un des cuisiniers présents, Matthieu Maeder, qui travaille au Restaurant des Trois Tours (17/20), à Bourguillon (FR). Il m’a donné envie d’aller goûter la cuisine du chef Romain Paillereau.
_
Le frigidaire
«Je suis un grand fan de bières, de tous types et de différents brasseurs, principalement suisses. Par conséquent, j’en ai constamment quatre ou cinq en haut de mon frigo, prêtes à être servies. Mais jamais seul, toujours en bonne compagnie (rires)! Les autres étages contiennent des ingrédients de base que je peux utiliser un peu tout le temps. J’aime bien ouvrir mon frigo et cuisiner avec ce que j’y trouve. Il y a cependant toujours des fruits, des légumes et du fromage, de quelque sorte que ce soit.»