Texte: Nouhad Monpays | Photos: Pauline Aellen
Pimper ses assiettes aux saveurs du levant. Aurélia et Elodie Yammine, 37 et 34 ans, sont architecte et avocate. Elles sont nées de l’union d’une maman suisse et d’un papa libanais. Un papa, aujourd’hui décédé, «qui nous a tout transmis de la cuisine et des saveurs libanaises», raconte Aurélia. Fan de bons produits et de cuisine, avec sa sœur, elles décident de lancer sur Instagram L’Épicerie du Midan. Pour ses débuts, leur modeste boutique en ligne propose deux stars de la cuisine libanaise: le zaatar et le sumac. Ce dernier est très apprécié au Liban. Il s’agit de baies séchées de couleur rouge, alors que le zaatar, lui, est un mélange d’épices traditionnelles. Aurélie précise que ces deux condiments sont «parfaits pour agrémenter un houmous maison, une salade et pour relever une viande». Et pour cette fin d'année, L'Épicerie du Midan fait aussi découvrir une originale mélasse de grenade qui s’utilise principalement en remplacement d’un vinaigre balsamique par exemple. Son goût fruité et corsé, sans trop de sucrosité, créera ainsi la surprise. (Grande photo ci-dessus: une recette de halloumi grillé, agrémenté de la mélasse de grenade, le trio gourmand de L'épicerie du Midan, un houmous agrémenté du zaatar maison de L'épicerie)
Hommage à la famille. Outre la cuisine de son père, Aurélia a construit son image du Liban au gré de ses étés d’adolescente passés en famille dans le village d’Ehden dans le Nord du pays: «C’est surement pour conserver un lien avec l’histoire de notre père et pour valoriser un beau savoir-faire que nous avons lancé ce projet de produits d’épicerie en ligne», explique Aurélia. Le Midan est d'ailleurs le nom de la place centrale du village d’Ehden d’où leur père était originaire. Et sur place, ce sont ses oncles et tantes qui créent les produits de l'Épicerie. «Mon oncle, Boutrous, source directement les épices auprès de petits producteurs du coin, explique Aurélia. C’est lui qui élabore la recette de notre Zaatar». Il torréfie lui-même le sésame. Un autre couple de la famille, Labibe et Hamid, ont eux patiemment conconté la mélasse de grenade: il aura fallu environ 130 kilos de fruits pour obtenir neuf kilos de cette réduction sirupeuse. À l’avenir, les soeurs envisagent aussi de commercialiser les eaux de fleur d’oranger et de rose parfumées de leur tante Labibe: tout un voyage de saveurs.