Cantine moderne. Un vent de modernité souffle sur cette nouveauté de la street food thaïlandaise, avec un projet bien ficelé. Adil, Kamal et Ali ont pris leur temps pour ouvrir, car ils voulaient que tout soit prêt. Ils ont investi dans une hotte d’aération super performante, par exemple, «car nous adorons manger thaïlandais, mais il était hors de question que les gens sortent d’ici et sentent le graillon». Côté déco, le coloris rose largement dominant contraste avec le trio de jeunes hommes. Mais «aujourd’hui on mange aussi avec les yeux, le cadre et une bonne communication sont importants et, surtout, le rose attire vraiment les jeunes», nous dit Ali, le «Monsieur Communication» de la bande. Le petit néon en forme de cœur coincé dans un mur végétal fait aussi son petit effet. Les jeunes femmes se prennent en photo devant avant de partager le tout sur Instagram. Les réseaux sociaux et les amis ont bien fait leur travail, la foule se presse déjà, matin et soir, chez Mama Thaï.
Les succulentes Pad Thaï d'Auchara.
La Mama, c’est Auchara, la maman de Kamal. On l’admire qui cuisine sans relâche, derrière ses fourneaux, sur un stand ouvert, comme sur les marchés thaïlandais. Elle est aidée par son «assistante», l’énergique Rin, une autre «mama thaïe». Auchara est originaire d’une petite communauté musulmane de Bangkok et vit en suisse depuis plus de trente ans, mais c’est à travers sa cuisine généreuse et sa passion qu’elle partage les parfums de sa région natale.
Le curry du moment chez Mama Thaï.
Comme à la maison. «Venir ici, c’est un peu comme manger chez nous, explique Kamal. Ici, c’est peut-être nous les patrons, mais c’est elle la cheffe!» Qu’on ne s’y trompe pas, malgré le décorum tendance, les t-shirts griffés, la mini-file d’attente et le service façon fast-food, ici, la cuisine est authentique! Les spécialités varient en fonction des envies d’Auchara et des arrivages de Thaïlande. En plus des incontournables pad thaïs, on déguste le plat et la salade de la mama, qui changeront chaque semaine «pour laisser sa chance au produit». Du bœuf au basilic bien sûr, des currys panneng ou massaman, un plat végétarien de tofu, de la salade de papaye et, plus rare, une spécialité d’Asie cuisinée par les communautés musulmanes, le moutabak, ou encore des beignets de banane se partagent la petite carte. Les quantités généreuses pour des prix accessibles, les sourires et le service achèvent un tableau efficace et sympathique.
