Texte: Camille Bertholet

Les 18 et 19 mai prochains, les caves ouvertes vaudoises mettront à l’honneur les vins de la région. Pendant deux jours, plus de 200 caves ouvriront leurs portes pour faire découvrir au public le savoir-faire de leurs vignerons et la richesse des produits du terroir. Le viticulteur Tristan Perey, président des Vins de la Côte et vice-président des vins de Morges, exploite deux domaines avec ses deux sœurs (grande photo ci-dessus). Pour lui, l’enjeu réside dans l’entretien de la popularité des vins du canton, notamment auprès des jeunes générations.

 

Comment comptez-vous séduire les jeunes qui préfèrent déguster un cocktail dans un bar?

Notre but, c’est de montrer le côté festif de nos domaines. Nous ne sommes pas le cliché du carnotzet des grands-parents où on boit un verre en échangeant des blagues vieilles de 50 ans! Nous organisons des concerts, des soirées jazz/électro... Beaucoup de mes collègues organisent des événements adaptés aux jeunes, comme des festivals de musique. Avec les Vins de Morges, on a même lancé des playlists sur Spotify qu’on a appelées «Winify», à écouter pendant la dégustation de servagnin, de chasselas, de rosé...

 

Comment convaincriez-vous quelqu’un qui débarque en terre vaudoise de boire un vin de la région plutôt qu’un vin italien?

Je leur dirais de venir nous voir, d’oser pousser la porte des domaines, qui sont ouverts chaque semaine et pas uniquement lors des caves ouvertes. Avoir des vignerons qui expliquent leur savoir-faire, c’est magnifique et c’est une chance. Ils ne seront pas déçus de découvrir nos traditions.

Le Domaine de la Balle à Vufflens-Le-Château

Le Domaine de la Balle à Vufflens-Le-Château est un des deux domaines exploités par Tristan Perey et ses sœurs.

Quelle est la prochaine révolution qui attend les vins vaudois?

Ah, si je le savais, je la ferais déjà! Plus sérieusement, au lieu d’une révolution, je parle de défis. Je pense qu’on doit se battre pour garder la place qu’on occupe, nous les vignerons avec nos vignes, ainsi que l’importance de notre terroir et de notre image. Il apparaît parfois plus facile d’attraper un verre de prosecco que de chasselas, alors que ce dernier peut également être bu pour les apéros festifs et sera au-dessus en termes de qualité.

 

La place de l’intelligence artificielle pour la viticulture de demain?

À mon avis, la vigne restera un travail d’humain. Peut-être que pour la vente et le service client, l’intelligence artificielle jouera un rôle. Comme tout ce qui est nouveau, c’est quelque chose qui nous aidera et qui nous mettra des bâtons dans les roues. Mais on s’adaptera, ça fait partie de la vie!

 

Lors de cette édition des caves ouvertes, quels vins nous conseillez-vous d’aller goûter?

Je ne peux pas vous en conseiller un seul. Le but de ces deux jours, ce n’est pas de chercher le meilleur, mais de profiter de se déplacer pour découvrir des endroits que vous ne connaissez pas.

 

>> www.mescavesouvertes.ch