Propos recueillis par Siméon Calame | Photos: Laurent-Perrier, Pexels.com
«Ah ouais, on peut!» Ils étaient une centaine d’étudiants, début juin dans le petit lounge aménagé par Laurent-Perrier à l’Ecole hôtelière de Lausanne, pour profiter d’un événement unique: un accord champagne-street food. Cela vous surprend? C’est le but de la maison de aux plus de 200 ans d’existence. «La Cuvée» avec une pizza, «La Cuvée Rosé» avec un burger et l’«Ultra Brut» avec un fish and chips, chacun a voté pour son accord préféré. Son directeur adjoint Frédéric Panza et son directeur commercial Sébastien Meyer reviennent sur la réussite de cette opération.
Marier champagne et street food, c’est osé, non?
C’est ce que je pensais aussi, mais lorsque nous nous sommes posé la question en équipe, nous avons remarqué que c’est en fait une chose plus courante que ce que l’on imagine. Comme on pourrait le faire avec un bon vin, ouvrir une bouteille de champagne avec une pizza, ça se fait. En fait, oui, on peut le faire!
Il faut tout de même avoir un certain budget…
Tout est une question de point de vue. Commander quatre cocktails au bar peut facilement revenir au même prix qu'une bouteille de champagne, qu'on pourra partager à quatre, et qui permettra un meilleur accord. Mais l’image luxueuse et chère que l’on se fait du champagne retient beaucoup de gens.
D’où l’idée de casser les codes avec cette opération street food?
Oui! Nous voulions rendre le champagne plus accessible à tous, et comment le populariser mieux qu’avec des burgers, des pizzas ou des fish and chips? Ce sont des plats qui plaisent à tout le monde (ou presque) et que chacun peut s’imaginer manger un soir avec un Laurent-Perrier quel qu’il soit. Il faut juste faire attention à l’accord précis.
Qu’est-ce que le champagne apporte à ces plats?
De manière générale, la street food est une nourriture grasse et salée. Le champagne contrebalance bien l’ensemble avec son acidité et son amertume. Ensuite, chaque plat va demander des aspects différents de certains champagnes précis. Les notes iodées et l’amertume de l’«Ultra Brut» vont particulièrement bien avec le poisson du fish and chips, par exemple. J’ai aussi été très surpris de l’association du burger avec «La Cuvée Rosé» et ses notes de fruits rouges.
Outre la pizza, le burger et le fish and chips, quel autre type de cuisine dégusterez-vous volontiers avec un champagne Laurent-Perrier?
Je pense que les notes pimentées de la cuisine moyen-orientale prendraient trop le dessus sur le champagne, au contraire des sushis ou des ramens. Mais je me verrais bien déguster un ceviche, acidité sur acidité, ça peut matcher.
Entre les trois proposés, y’avait-il un accord qui ne fonctionnait pas?
Une des deux pizzas comprenait de la roquette, qui apportait un petit peu trop d’amertume selon moi. «La Cuvée» était ainsi légèrement masquée… Avec «La Cuvée Rosé», nous avons aussi servi un macaron au champagne, mais la subtilité de cette cuvée était anéantie par la sucrosité du dessert.
Par cet événement, lancez-vous une mode appelée à durer?
Oh non! Nous ne voulons pas lancer quelque mode que ce soit: la priorité de Laurent-Perrier est et restera le marché gastronomique, mais nous voulions simplement montrer que «ah ouais, on peut boire du champagne avec ce type de plats!».
Laurent-Perrier sera tout de même présent cet été à Paléo.
Oui, car nous voulons atteindre une clientèle plus jeune. Ce festival, festif par essence, est un beau symbole de ce que nous voulons promouvoir: le partage. Nous nous réjouissons donc de découvrir avec quelle nourriture les festivaliers accorderont leur Laurent-Perrier!