Le sens du détail. L’immersion est immédiate dans le nouveau QG gourmand du duo créatif formé par Sandrine Pally et Yuttakan Pongkunsup, dont on connaît déjà le Suahoy (14/20) et le Soï. Satu (ex-Bao Steam Kitchen) a ouvert ses portes dans l’écoquartier de la Jonction. Le soir venu, ce bar-restaurant caché derrière un jeu d'épais rideaux rappelle l’ambiance du vibrant Yaowarat, le quartier chinois de Bangkok. D'emblée, on adore la cuisine entièrement vitrée qui laisse apercevoir l'effervescence aux fourneaux et les quelques canards rôtis suspendus comme dans les marchés nocturnes. S'y ajoutent les éclairages tamisés, ainsi que l’immense et élégant bar agrémenté d'objets insolites ramenés de Thaïlande. Pourquoi Satu? En résonance avec un terme bouddhiste que l’on pourrait assimiler à «amen», utilisé au quotidien en remerciements. (Grande photo ci-dessus: le nouveau Satu Bar et son décor voyageur)
Le royaume du cocktail. Si le souriant Yuttakan Pongkunsup est fan de vin, ici, le menu des boissons fait la part belle aux cocktails. Derrière le bar, le talentueux Thomas Villatte s’active avec sérieux, arborant sa fière moustache. Il est en réalité pâtissier de métier, mais chez Satu, il dévoile son talent pour les accords de saveurs. Avec son thaï sake, par exemple, concocté à base du gin local LVX, de sake au yuzu et pandan (une herbe aromatique), ou le très original mango sticky rice, au goût de dessert, à la vodka, mangue et coco. Dans un autre style, on adore aussi siroter le trio de negroni, avec une préférence pour la variante la plus puissante, au basilic thaï.
Un voyage culinaire. «Je n'aime pas boire sans manger», explique Yuttakan, le maître des lieux, surnommé Oad. Dans son nouveau bar-restaurant, on ne se contente pas de bien boire: on mange, et même très bien! Chez Satu, les assiettes se partagent joyeusement. Parmi les spécialités, quelques créations particulièrement savoureuses et originales, se distinguent. Elles sont astucieusement «pimpées» à la sauce thaï: ainsi, le «mixed seafood deep fried», une sorte de fritto misto thaï, avec kafir, basilic, le tout relevé de mayonnaise au tamarin. Il y a aussi l’excellent «beef jerky», des lamelles de picanha jerky style (viande de bœuf séchée à l’américaine), à la sauce sriracha typiquement piquante: étonnant et délicieux. Le «7-Eleven toastie » est un clin d'œil à la profusion des supérettes du même nom qui qui jalonnent les rues de Bangkok: c'est un sandwich sando japonais au poulet satay et aux pickles de concombre. Enfin, on se délecte du «chinatown duck», du canard en rôti aux cinq épices servi avec des nouilles maison et du porc rouge rôti à la sauce sucrée-salée . Tout un voyage à bout de fourchette…ou plutôt… de baguettes!
Photos: Sandrine Pally & Nouhad Monpays