Texte: Kathia Baltisberger Photos: HO, Olivia Pulver
GROS STRESS. Quatre jeunes cuisiniers s'affrontaient lundi lors du concours «La Cuisine des Jeunes», organisé par Viande Suisse. Leur mission: préparer un plat à base de veau suisse. La limite de temps: deux heures et demie. En lice, Anastasia Mischukova (Victoria-Jungfrau Grand Hotel & SPA, Interlaken) affichait un calme olympien. En face, le candidat romand Matthieu Maeder (Restaurant des Trois Tours, Bourguillon) travaille à un rythme étourdissant. Ce jeune cuisnier enthousiaste, au sourire ravageur, finira en deuxième position avec son filet de veau et tartelette aux morilles qui fait honneur à l’emblématique adresse fribourgeoise reprise, il y a un an, par l’excellent Romain Paillereau.
SOUS L’OEIL DU JURY. Il y avait aussi Christopher Reupsch, cuisiner au Lux Restaurant & Bar du Kongresshaus de Zurich. Et la plus jeune de la session: Nicole Schuler, cuisinière diététique à la Clienia Schlössli AG à Oetwil am See. Elle a vécu un moment de grand stress lorsque les légumes pour sa sauce sont tombés par terre.Le jury se compose cette année des Jeunes Restaurateurs Björn Inniger (Alpenblick, Adelboden), Dominic Bürli (Gasthaus Wildenmann, Buonas), Reto Gadola (Casa Alva, Trin) et Gaston Zeiter (Zum Zähringer, Berne).
UNE QUESTION D'ORGANISATION. Le jury n’évalue pas seulement le goût. «Je regarde aussi si les candidats et les candidates travaillent proprement. Et s'ils s'en tiennent à ce qu'ils ont décidé de faire», explique Dominic Bürli. Le candidat Christopher a par exemple suivi un plan de travail chronométré à la minute près. Alors que Matthieu Maeder, s’est contenté de régler son minuteur sur 2,5 heures: «Je ne regarde pas vraiment le temps. Je me donne simplement à fond», dit-il.
THÈME DU CONCOURS: «The Art of Veal». Les participants doivent apprêter un veau provenant d'une exploitation située à moins de 50 kilomètres du restaurant dans lequel ils cuisinent. Les jeunes chefs ne se contentent pas du filet, ils travaillent également d'autres morceaux, même des abats. Anastasia Mischukova, elle, a choisi le gigot et l'épaule. Ce dernier arrive en vareniki, une raviole ukrainienne. Gaston Zeiter, qui adore les raviolis, est enthousiaste: «C'était très bon. Différent d'un ravioli classique, mais vraiment bon».
18 COMPOSANTS. Christopher Reupsch réinvente le printemps dans son assiette. Il sert le ris de veau suisse en roulade, qu'il accompagne de rhubarbe et d'asperges vertes et blanches. Matthieu Maeder a probablement apprêté le plat le plus ambitieux, avec pas moins de 18 composants. Chez lui, le filet joue le rôle principal. Il le sert sur une jolie tartelette aux morilles. Et Nicole Schuler a choisi de convaincre le jury avec un plat que sa grand-mère cuisinait déjà: joue de veau et purée de pommes de terre.
AND THE WINNER IS... Lorsque le président du jury, Björn Inniger, annonce: «La gagnante s'appelle Anastasia Mischukova!» La joie est immense. «J'ai beaucoup travaillé pour cela et maintenant je suis reconnaissante d'avoir gagné», déclare Anastasia - au bord des larmes. «Le plat était très harmonieux. J'en aurais volontiers mangé une deuxième assiette», déclare Björn Inniger.