Cosy et gourmand. Si vous faites partie de ceux que le mot refuge, synonyme d’effort sportif démesuré et de cuisine de cantine roborative à défaut d’être inventive, rebute, ne passez pas votre chemin. Ce refuge-ci a de quoi vous donner envie d’y revenir encore et encore. Situé sur le plateau de l’Alpe des Chaux, sur les hauteurs de Barboleuse, ce joli chalet de bois blond ne requiert d’abord, et c’est tant mieux, aucune compétence physique pour y accéder. En hiver, de bonnes chaussures permettent d’assurer les trois minutes de marche dans la neige qui le séparent du parking. Accessible en ski la journée et lové contre la petite piste de luge et son tapis remonte-pente, le Refuge de Frience fait partie de ces endroits qui provoquent un bien-être immédiat dès leur porte franchie. Charpentes apparentes, mobilier de bois, cheminée crépitante et rideaux de tartan assurent le confort de cette bâtisse entièrement reconstruite et redécorée après qu’un incendie l’a ravagée en 2012.
Mi-cuit au chocolat: un dessert de haute altitude.
Cosy, chaleureux, le refuge fait tout pour que le visiteur s'y sente bien.
Avec une mer de nuages, la vue est encore plus époustouflante.
Adresse familiale. Si ce sont les deux marmottes empaillées Catherine et Liliane, bien plus placides que les modèles originaux, qui accueillent les clients dès le hall d’entrée, le restaurant est, depuis trois ans, sous la responsabilité du couple formé par Meghan Turrian et Édouard Pillet. Et du cousin de ce dernier, le chef Thomas Gire, passé par de jolies tables en France, en Australie et à Lausanne. A côté, montagne oblige, d’une carte de mets au fromage proposée toute l’année, dont une toujours conviviale raclette à discrétion, ce cuisinier voyageur dessine chaque saison une nouvelle carte qui met en vedette les produits de saison judicieusement mariés à quelques épices.
Poitrine de porc, sauce au sirop d'érable et vinaigre balsamique. Une assiette tout en douceur.
Des épices à la montagne. L'œuf parfait, cuit à 64°C, fait partie des entrées qui reviennent régulièrement à la carte, habillé selon la tendance de la saison. La version hivernale, servie en ce moment, est accompagnée, dans un très réussi jeux de textures, de salsifis et de pleurote sautés, d’une émulsion d’origan et de quelques copeaux de scarmozza et de focaccia, pour une première étape plutôt prometteuse. Le savoureux mélange d’agneau et de poulet confits et braisés à la manière d’un kebab, suivi de son pain naan et sa sauce épicée est un exemple parfait de l’esprit nomade de Thomas Gire. Tout comme cette poitrine de porc en cuisson lente, secondée d’une sauce réduite de vinaigre balsamique et de sirop d’érable, complétée d’une purée de patate douce bien travaillée qui ravit les palais des plus gourmands. Pour les végétariens, qui sont loin d’être oubliés au Refuge, le potimarron cuit au four, diablement fondant, constitue, avec son coulis au curry et son boulgour rehaussé de noix de cajou, un plat plus que réjouissant. Enfin, en dessert, l’impeccable mi-cuit au chocolat noir et son insert praliné dégoulinant sur une glace macadamia, parfaitement maitrisé, rappelle qu’il ne faut jamais délaisser complètement les classiques!
Le chef Thomas Gire et sa cuisine voyageuse.
Le soir, c'est encore plus cosy!
Le Refuge de Frience
Route de l'Alpe des Chaux 40
1882 Gryon
Restaurant du Refuge de Frience à Gryon (VD)
Horaires:
Fermé le dimanche soir et le lundi
Photos: Henri Ravisé Noël
