Premier pas. «On a marqué un premier coup», se réjouit Michel Rochat, président de l’Office des vins vaudois (OVV), attablé dans une brasserie française du centre de Manhattan, après une journée de rencontres, de dégustations et de diplomatie viti-vinicole. But de l’opération: se profiler avec les vins vaudois auprès d’un public nouveau. Avec une délégation de quatre vignerons (Laura Paccot du Domaine La Colombe à Féchy, Patrick Zurbuchen de la Maison Schenk, Titouan Briaux du Domaine Chaudet à Rivaz et Jean-Charles Estoppey de Terres de Lavaux à Lutry), l’OVV a sillonné la Grande Pomme, à la rencontre des personnalités marquantes susceptibles de donner le ton et de faire rayonner l’image du vin vaudois outre-Atlantique.
Mission accomplie, apparemment, après trois jours d’intenses contacts. «J’avoue que je ne savais pas grand-chose sur le vin suisse, et là, j’ai adoré ce cépage… comment s’appelle-t-il, déjà?» explique Lane Florsheim, journaliste lifestyle à New York. La preuve que le charme a opéré. Mais aussi que l’excellent slogan de Benjamin Gehrig, directeur de l’Office des vins vaudois, «Un verre de chasselas, what else?» devra être répété encore quelques fois avant que l’information ne soit définitivement intégrée.
«Ce n’est que le début: on est à 0,4 sur 10. Le 10/10, ce sera dans quatre ans», annonce Michel Rochat, dont la stratégie est claire: il faudra taper sur le clou plusieurs fois pour réussir. «Mais je suis très content de tous les contacts noués et des rencontres faites ici.» Il faut dire que le premier rendez-vous, au Bernardin, l’un des restaurants gastronomiques les plus en vue de la ville, tombait à pic: le jour même, le prestigieux guide Zagat avait annoncé que le restaurant d’Eric Ripert (3 étoiles au Michelin) était au sommet du podium new-yorkais. De quoi impressionner la presse, puis les invités du monde de l’hôtellerie, de la sommellerie, de la finance et du sport, attablés pour voir le chef recevoir sa médaille de Commandeur des vins vaudois. Plus qu’un hasard du calendrier, c’est bien la preuve que l’OVV a frappé à la bonne porte.
Bien vu. Sylvie Bigard, journaliste suisse établie à New York et spécialiste de la gastronomie au «Washington Post» et chez «Forbes», l’avoue: «Pouvoir rencontrer Eric Ripert ce jour-là, c’était un timing parfait.» Mieux: «J’ai vraiment apprécié les vins que nous avons dégustés, le merlot et les chasselas en particulier.» Et le projet de Lavaux Wine Bar de Jean-Charles Estoppey, Titouan et Briaux, dont l’ouverture est prévue l’année prochaine dans l’East Village, a aussi retenu son intérêt: «Ce sera un joli sujet!»
Succès. Pour toute l’équipe de l’OVV et de l’Ecole hôtelière de Lausanne (EHL), dont Michel Rochat est le directeur et dont les équipes de communication ont soutenu le projet, c’est à l’évidence un succès: «Un gros boulot! Maintenant, il s’agit de maintenir les contacts stratégiques», annonce Michel Rochat, qui compte revenir dès le printemps 2020 pour marquer le coup. Cette fois, l’Ambassade de Suisse a déjà annoncé son soutien. Et Michel Rochat de conclure avec un trait d’humour tout à fait vaudois: «Je suis déçu en bien!»
*Sur la photo du haut, de gauche à droite: Laura Paccot du Domaine La Colombe à Féchy, Titouan Briaux du Domaine Chaudet à Rivaz, le chef du Bernardin Eric Ripert, Jean-Charles Estoppey de Terres de Lavaux à Lutry et Patrick Zurbuchen de la Maison Schenk.