Photos: Cave du Signal et Cave Combe (notamment titre)
De la terre au verre. Vous aimez boire un bon vin mais vous demandez comment il est conçu? Pour vous, nous sommes allés demander aux vignerons vaudois ce qu’ils font entre la plantation des vignes et la dégustation des crus. Au cœur du printemps, découvrez le travail de Lionel Widmer à Echichens et de Valérie Marendaz à Mathod.
«Je laisse faire la nature!» Lionel Widmer, vigneron à la Cave du Signal à Echichens, travaille main dans la main avec sa vigne, au plus près de la nature. Au cœur du printemps, il passe quotidiennement dans ses vignes afin de voir comment se portent les bourgeons et s’il devra en couper. «Le choix des bourgeons est une étape cruciale dans le processus viticole, appuie-t-il. Les plants devront pouvoir supporter les futures grappes sans s’épuiser. Il faut donc prendre soin des bourgeons et leur donner de la place pour «respirer» afin que les futures grappes ne moisissent pas en étant trop serrées. Pour ma part, je m’adapte à chaque souche, par exemple en regardant la taille des branches. S’il est trop petit et donc trop faible pour porter les futures grappes, je vais couper quelques bourgeons pour ne pas trop le charger. C’est assez au feeling, finalement.»
Traiter ou ne pas traiter? À la Cave de la Combe à Mathod, Valérie Marendaz enlève les bourgeons de manière classique en suivant le «chemin de sève» sur la branche, ceci pour réguler la future récolte. «J’apprécie beaucoup ce travail, car c’est vraiment joli d’être en pleine nature, avec cette vie qui réapparaît!» s’amuse-t-elle. La jeune vigneronne a arrêté d’utiliser d’herbicide en arrivant au domaine familial, elle doit donc passer une machine à fil pour enlever l'herbe mécaniquement. Autrement, elle traite ses vignes contre les maladies fongiques et choisit ses timings à l’aide d’un planning informatique «très pratique». Rien de cela à Echichens, où Lionel Widmer mise sur l’observation et la prévention en amont. «Je ne suis pas de schéma, appuie-t-il. Par exemple pour les feuilles, je dois pouvoir déceler rapidement les premières taches, qui sont signes de champignons. Et j’utilise des décoctions homéopathiques lors de mes traitements pour fortifier la vigne, telles que la prêle, l’ortie ou l’osier.»
Moutons et herbes folles... Là où Lionel Widmer aplatit l’herbe mécaniquement et remonte ses lignes de vigne, Valérie Marendaz débroussaille entre les lignes et dessous, pour éviter la concurrence avec l'herbe. Celle qui vient de lancer un système de «vino-rando» dans ses vignes peut compter sur des tondeuses de luxe en automne, en les «personnes» des moutons de son voisin! «Je suis super contente de pouvoir faire cela! se réjouit-elle. Ils broutent pas mal d’herbe, c’est pratique et c’est vraiment joli à voir. D’ailleurs, si un jour je pouvais être bergère...»