Photos: Dominique Derisbourg et Gionibek Kudaibergen

Histoire amicale. «Le vin doit avoir la gueule de l’endroit et les tripes de l’homme qui l’a fait.» C’est par cette citation de Jacques Puisais, créateur de l’Institut français du goût, que Laura Paccot a commencé son discours jeudi matin, dans ses vignes du domaine La Colombe, à Féchy. Autant le dire tout de suite, le terroir a été mis à l’honneur lors de l’inauguration du second Conservatoire mondial du chasselas, dix ans après celui du site des Cortheyses, à Rivaz, emmené par Louis-Philippe Bovard. C’est l’énergique vigneron, présent jeudi aux côtés de Raymond Paccot et de sa fille, qui leur a proposé il y a quelques années de se lancer dans une aventure similaire à la sienne, et de former ainsi la Fondation du conservatoire.

373 biotypes de chasselas. L’objectif de cette fondation? «Sauvegarder et valoriser le patrimoine génétique de ce cépage en le rendant accessible aux professionnels et au public», explique Jean-Laurent Spring, collaborateur à la station de recherche Agroscope de Pully, qui soutient le conservatoire dans ses recherches et vinifications. Tout un chacun peut donc dorénavant venir découvrir librement différents types de chasselas au lieu-dit Petit Clos, comme l’explique Laura: «Nous avons sélectionné puis planté 19 types de chasselas parmi les 373 que recense l’Agroscope. Cinq d’entre eux (fendant roux, fendant vert, giclet, à bois rouges et blanchette) seront vinifiés les prochains mois, et les autres sont là pour montrer au public le très large panel de types.»

Conservatoire Chasselas Féchy Paccot

Au boulot! Laura et Raymond Paccot débutent les vendanges ces jours et sont impatients de sortir les premières bouteilles de leur site du Conservatoire, au printemps prochain.

Optimisme passionné. Couleur, taille, sucrosité, il est vrai que les différences peuvent être énormes entre les types, et c’est sur cette sauvegarde de la diversité que reposera le travail de Laura, de Raymond et de leur équipe, épaulés par Louis-Philippe Bovard et les chercheurs de l’Agroscope. Présent jeudi matin, le conseiller d’Etat Philippe Leuba a, lui, mis en avant l’aspect identitaire du chasselas, «fruit de la passion humaine et donneur de bonheur». Mais alors que les premières bouteilles de ce conservatoire de La Côte ne seront disponibles qu’au printemps prochain, «les vrais résultats de cette expérience à Féchy n’apparaîtront que dans six ou sept ans», explique le vigneron de Rivaz. Alors, en attendant le Chasselas du Futur (ainsi nommé par l’équipe de La Colombe), venez jeter un œil au Petit Clos et laissez-vous charmer par ce légendaire cépage!

 

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