Texte: GaultMillau Suisse / Photos: Julie de Tribolet
Bianchi en Romandie. «Il devenait impossible de livrer tout le monde en partant de notre première et unique antenne de Zufikon. C’est pourquoi nous avons développé l’antenne de St-Prex.» Luca Bianchi, co-patron de l’entreprise éponyme avec son cousin Dario, est fier de toucher désormais l’entier du pays facilement. Ouvert en 1881 au centre-ville de Zürich, le fournisseur de crustacés, poissons et volailles a attendu 2018 pour débarquer sur La Côte. Et même si ce n’est qu’une antenne de redistribution, le petit bâtiment permet d’avoir un lien plus proche avec les clients romands. Une arrivée qui colle bien avec le développement général de l’entreprise, qui mise sur des livraisons quotidiennes chez ses clients.
4h30: le travail a déjà bien commencé et les camions se remplissent rapidement.
Un petit morceau d'histoire trône dans les locaux de St-Prex.
Sur les tables étoilées. Avec Luca et Dario, la cinquième génération Bianchi mise sur une clientèle la plus large possible. Mais les quelques 20’000 articles ont su, petit à petit, convaincre les chefs les plus précis. Marie Robert (16/20) apprécie les crevettes, André Jaeger (ex 19/20) les poissons de Bretagne, et en son temps, Nik Gygax (ex 18/20) cuisinait le turbot livré par Bianchi. L’entreprise est partenaire des Grandes Tables de Suisse et des Jeunes Restaurateurs d’Europe, dont la plupart des membres se fournissent chez elle. Des collaborations qui plaisent à Nico Leininger, responsable du site de St-Prex: «Travailler avec de tels chefs est très motivant, car leurs demandes pointues nous obligent à toujours chercher le meilleur produit, à nous démarquer de la concurrence.»
À tout moment, au moins une personne est disponible pour répondre aux nombreux appels de restaurateurs. Même la nuit!
Le patron Luca Bianchi et le responsable romand Nico Leininger.
Concrètement, l’antenne de St-Prex (VD) a deux rôles principaux: d’abord le travail auprès des restaurateurs romands: les conseiller, prendre leurs commandes et aller les rencontrer pour comprendre leurs besoins. Le deuxième rôle, est de pouvoir rediriger la marchandise reçue de Zufikon (AG) et déjà empaquetée par client. «Le travail de conditionnement se fait dès réception des premières marchandises en Suisse allemande, explique Nico Leininger. Ce serait idéal de pouvoir réaliser ici tout ce travail de boucherie, de poissonnerie et de cuisine. Mais cela nécessite beaucoup de place!» Le site suisse-allemand emploie environ 280 personnes, environ dix fois plus que sur La Côte. C’est donc cette vingtaine de chauffeurs qui, dès 4 heures du matin, déchargent les marchandises qui arrivent directement de Zufikon. Ensuite, les produits sont triés par destination et rangés dans les camionnettes frigorifiques. À 6 heures, les premières commencent à s’en aller: de Genève à Zinal en passant par La Chaux-de-Fonds, chacune a son itinéraire détaillé. Même comme fils du patron, Luca Bianchi a commencé en son temps comme livreur, et il se souvient de ses premières livraisons: «J’appréciais beaucoup les trajets au petit matin!»
