C’est Noël! C’est en tout cas au marché de Noël de Vevey, autour d’une fondue, que Cécile Panchaud, 26 ans, cheffe de partie à l’Hôtel des Trois Couronnes, a fêté sa victoire. Autour du caquelon: toute la délégation qui a participé au 2e Grand Prix Joseph Favre, dimanche à Martigny, l’un des plus prestigieux concours culinaires suisses, lancé par Benoît Violier et présidé par Franck Giovannini. «Je n’arrive pas encore à réaliser ce qui m’arrive. C’est magique! Merci à ma famille, qui m’a soutenue, merci au chef et à mes collègues, qui m’ont coachée», lance la jeune femme, littéralement bouleversée par sa victoire. De son côté Franck Giovannini est ravi: «C’est extraordinaire, car elle était la plus jeune. Et moi, ça me touche, car en 2011, elle était mon commis au Bocuse d’Or.»
Franck Giovannini a présidé le 2e Grand Prix Joseph Favre ce dimanche, à Martigny.
Un parterre exceptionnel. «Nous sommes vraiment très heureux de cette victoire, se réjouit également Jay Gauer, le directeur de ce prestigieux établissement historique, car nous sommes une grande famille.» Ainsi le chef sommelier Jocelyn Verny et le chef de salle Vincent Mattera ont assuré le service lors du concours, accompagnés notamment des apprentis de l’hôtel, aux côtés des plus grandes personnalités de la restauration romande. Il faut dire que les «clients» du jour n’étaient pas n’importe qui: outre les grands chefs français Guy Savoy et Michel Troisgros, des sommités étoilées du nord – Rasmus Kofoed, l’Allemand «Cuisinier du siècle» Eckart Witzigmann – et une brochette de 18 et 19/20 helvétiques – Peter Knogl, Didier de Courten, Stéphane Décotterd, Pierre-André Ayer... A Martigny, la fine fleur de la grande gastronomie européenne a ainsi pris part à la fête, comme juré ou comme spectateur: en tout, près de 1000 personnes ont assisté à ce passionnant événement, constatent les organisateurs.
La grande gagnante, Cécile Panchaud.
Emotions. Pour la jeune Cécile Panchaud, les choses se sont soudain enchaînées lorsque, il y a deux mois, le candidat de l’Hôtel des Trois Couronnes s’est cassé la jambe. Cécile, elle, venait de remporter la troisième place au Prix Taittinger: «Alors on lui a dit: «Il faut y aller!» se souvient Jay Gauer. Des heures de préparation. Un soutien indéfectible du chef de l’Hôtel des Trois Couronnes, Lionel Rodriguez (16/20). Tout est allé très vite et hier matin, Cécile, entourée de deux autres femmes, Nathalie Nicoulin, commis, et Marie Bridline, second commis, a découvert son box de cuisine, où pendant 3 h 40 elle allait concocter, sous le feu des projecteurs et en public, les plats de la victoire: terrine de truite safranée, selle de chevreuil en croûte et «jardin automnal pomme-châtaigne». Et Franck Giovannini de conclure: «C’est le goût qui a triomphé. Le jury était enthousiaste: ils ont mangé toute la viande! Dans un contexte où la technicité prend souvent le dessus, je m’en réjouis d’autant plus.»
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