Vous êtes chef de partie à l’Hôtel de Ville de Crissier depuis trois ans, c’est une forme d’aboutissement. Pourquoi participer à un concours?
La préparation à un concours nous sort de notre routine, même si, à l’Hôtel de Ville, il n’y a pas vraiment de routine. Mais c’est un moyen d’expression différent, une démarche plus personnelle. A 27 ans, on n’a pas encore de style de cuisine à part entière, le concours est un bon moyen de se chercher et de se trouver.
Au menu du concours: carré de porc, jarret et perches. Combien de fois allez-vous apprêter ces aliments d’ici au 26 septembre, jour de la demi-finale?
J’ai établi un programme spécifique dont la méthodologie me permettra d’affiner les détails de mes recettes. Dès la mi-juin, je serai en cuisine tous les lundis, le jour de fermeture du restaurant. Donc je referai et je minuterai dix à quinze fois le programme total du concours, qui dure 2 h 45.
Organisé par Kadi en Suisse alémanique, avec sept autres demi-finalistes alémaniques, le Cuisinier d’Or a-t-il un intérêt pour les Romands?
Au fil des ans, il y a eu quatre vainqueurs venus de l’Hôtel de Ville de Crissier, c’est donc presque une tradition d’y participer. De plus, ce concours présente un intérêt évident, puisque c’est l’un des plus importants en Suisse. Il est peut-être un peu moins connu en Suisse romande, mais il est unanimement reconnu dans la profession. Il peut donc nous faire progresser énormément et nous permettre de créer un réseau.
Si vous remportez la demi-finale, vous participerez ensuite à la finale qui aura lieu à Berne en mars 2021. Trouverez-vous le temps de vous y préparer?
L’automne, la période de la chasse en particulier, puis l’approche des Fêtes sont des périodes particulièrement chargées, c’est vrai. Mais j’ai d’ores et déjà préparé un planning qui me permettra de reprendre mes apprêts morceau par morceau, pour éviter de devoir consacrer six heures d’affilée à une recette entière. Dès janvier, en revanche, la préparation reprendra à un rythme plus soutenu.
Quelle que soit l’issue du concours, quelles sont vos ambitions pour la suite de votre carrière?
Dans un premier temps, je souhaite rester à l’Hôtel de Ville de Crissier, car nous avons un chef exceptionnel. Mais à plus long terme, dans dix ans, j’espère être à mon compte avec un restaurant et, pourquoi pas, attraper des étoiles. Mon premier projet était de rentrer dans ma région d’origine, mais je me sens bien en Suisse, avec ses lacs et ses montagnes propices à la pratique de la course, du marathon et du vélo qui occupent mes loisirs. Nous verrons.