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Pionnier. Au début, Christian Vessaz n’a pas fait le choix de la biodynamie pour des raisons environnementales, mais bien qualitatives: «Après quelques dégustations chez des amis qui cultivaient et vinifiaient de cette manière, j’ai remarqué la grande différence qu’il y a entre les vins biodynamiques et les «classiques», explique-t-il. «On y retrouve plus de goût, de personnalité et de force.» La décision était prise. Dès 2009, ce trentenaire a petit à petit modifié les techniques de travail dans son domaine du Cru de l’Hôpital dans la région du Vully. Jusqu’en 2013, lorsque arrive enfin la certification Demeter, qui valorise un domaine biodynamique à 100%. Par exemple, les travaux extérieurs se font majoritairement en fonction de la lune. Mais il y a quelque chose d’autre qui fait aussi la force du domaine de Môtier…
Nombre d’or pour vin d’or. Le petit truc en plus, c’est l’architecture du bâtiment, qui est spéciale. Un peu par hasard, Christian découvre que le lieu où il travaille depuis des années répond en fait à des règles précises: «Avec Anthony Tombez, un géomètre du village, nous avons observé que lors des solstices, l’édifice était orienté vers le coucher et le lever du soleil, qu'il a une forme décagonale liée au nombre d’or (qui «se retrouve dans le tracé de certaines cuves en béton où se vinifient une partie des vins blancs») et qu'il abrite une cave géométriquement parfaite… Des caractéristiques similaires à celles que l'on retrouve dans d’anciens couvents français et d’autres constructions mystiques millénaires. Alors ils ont décider de détailler ces observations dans une artistique bande dessinée.
>> D'autres exemples de vignerons qui travaillent en biodynamie?
Laura Paccot, les frères Simonet ou encore Hoss Hauksson
Une petite partie de la cave de Christian Vessaz.
Pourquoi changer? Selon Christian et Anthony, tous ces éléments s’imbriquent pour créer une harmonie où la nature ne peut qu’être magnifiée. «Ce qui m’impressionne le plus, explique Christian, c’est de retrouver une architecture telle que celle-ci dans un bâtiment récent. Mais en même temps, les hommes cultivent la terre et travaillent en faisant attention à la nature depuis des millénaires et ça fonctionne: alors pourquoi arrêter?» Ces spécificités dans l’édifice, prouesses de la nature, semblent bien s’allier avec le travail de Christian, biodynamique et respectueux de cette même nature. Comme quoi les techniques anciennes de vinification – sans utiliser autre chose que du raisin – fonctionnent toujours et sont même sublimées dans un certain cadre…
BD. L’histoire du bâtiment du Cru de l’Hôpital se découvre dans une bande dessinée en français et allemand. Illustrations de Louiza Becquelin, fille de Mix & Remix, textes de Christian Vessaz et scénario d’Anthony Tombez.
