Photos: Carlo de Rosa
Drame en cuisine. «C’est touchant de voir l’émotion d’un patron qui ouvre son restaurant pour la première fois depuis longtemps.» Marine Gasser est très sensible au sort réservé aux mondes de la culture et de la gastronomie durant de la crise du covid. Pour redonner vie aux restaurants vides depuis plusieurs mois et rendre visibles des actrices et des acteurs de la vie culturelle lausannoise, la chargée de projet chez Lausanne à Table a lancé son projet Une bouffée d’art. «L’idée est simple, expose-t-elle. Les dix artistes (cantatrice, peintre, DJ, danseuse classique...) avaient carte blanche pour une courte performance à réaliser dans les salles nues et dramatiques de dix restaurants. Nous avons filmé et monté de petites vidéos, disponibles sur le site internet.»
Prestations filmées. On découvre ainsi la cantatrice Laurène Paternò faisant vibrer ses cordes vocales aux côtés de son pianiste Jean-Philippe Clerc dans la majestueuse salle de la Brasserie de Montbenon, la danseuse urbaine Sara Espinoza faire virevolter son corps sur les carreaux de la Bavaria ou encore le peintre Ricky Rorsch préparer son œuvre dans la salle authentique de la Pomme de Pin.
Entraide primordiale. Choisis arbitrairement par Marine pour leur côté historique ou émotionnel, les restaurants sombres et sans vie apportent une touche de tragédie à un projet se voulant réunificateur. «J’aimerais qu’on ne se souvienne pas que des masques, explique Marine. Rassembler artistes et restaurateurs est une manière pour moi de montrer que même si on est tous dans le même bateau, on ne se laisse pas tomber, et que l’on travaille ensemble pour s’entraider.» Projet lausannois, Une bouffée d’art est-il amené à s’exporter? Marine Gasser «adorerait» que ça se fasse ailleurs, par elle ou par d’autres, sous d’autres formes ou non, tant que l’envie d’aider est là. Une bouffée d’air en attendant les annonces du Conseil fédéral...