Prestige. Le chef parisien et meilleur ouvrier de France Frédéric Anton été désigné cuisinier de l'année 2025 par le guide Gault&Millau France, le 18 octobre. Il succède à Yoann Conte, chef d'une table à son nom à Veyrier-du-Lac (Haute-Savoie). Comme en Suisse, le titre de Cuisinier de l'année est le plus prestigieux. À la manière des oscars pour le cinéma, plusieurs autres chefs de renom avaient été nominés en amont, dont les très respectés Glenn Viel et Jacques Marcon.

Au Jules Verne, dans la Tour Eiffel

Au Jules Verne, dans la Tour Eiffel.

Hot dog asperge verte

Hot-dog, asperge verte, sauce barbecue maison, moutarde fumée, oignons frits.

52,5 points. Frédéric Anton dirige trois restaurants. Le plus prestigieux? Le Pré Catelan au bois de Boulogne à Paris (19 points et 3 étoiles Michelin). Le plus connu? Le Jules Verne, au deuxième étage de la Tour Eiffel (16,5 points, deux étoiles Michelin), pour lequel il a remporté l'appel d'offre de la mairie de Paris en 2018, coiffant ainsi au poteau - excusez du peu - l'illustre Alain Ducasse. Il a également ouvert tout récemment un bistrot plus accessible, La Ferme du Pré (non noté), situé dans une longère bucolique attenante au Pré Catelan. Frédéric Anton dirige également les cuisines de la péniche Don Juan II (17 points), sur laquelle ont lieu des croisières gastronomiques sur la Seine. «Vu mon âge - j'ai 60 ans -, je pensais passer direct académicien», a plaisanté Frédéric Anton, cité dans le communiqué du Gault&Millau France.

Ferme du Pré Catelan

Casseroles en cuivre, chaises en bois: La Ferme du Pré Catelan, classique mais pas désuète.

Le steak au poivre du bistrot de Frédéric Anton.

Le steak au poivre du bistrot de Frédéric Anton.

Élève de Robuchon. Vosgien d'origine, Frédéric Anton voulait d'abord devenir ébéniste. Mais son parcours se fit dans les cuisines, après une initiation au Capucin gourmand à Nancy, en 1984. C'est surtout sa rencontre avec Joël Robuchon, son mentor, qui marqua sa carrière. Célébré pour sa régularité, Frédéric Anton a remporté deux étoiles au Pré Catelan en 1999, deux ans après y avoir été investi. Le troisième macaron arriva en 2007, et n'a jamais été décroché depuis. Ce titre est «l'aboutissement d'une carrière, on estime que le chef est à l'apogée de son art et que toutes les conditions sont réunies pour le distinguer cette année-là», a expliqué Marc Esquerré, directeur des enquêtes du guide français.