L'hiver, les thés. Un petit thé de Noël pour se réchauffer? Que vous soyez ou non un buveur de thé averti, vous avez déjà certainement partagé un de ces thés parfumés servis à la saison froide. «Depuis le début des années 2000, tout le monde en a déjà entendu parler, y compris les non-buveurs de thé», confirme Valérie Peyre, tea master de Chanoyu Tea, à Ecublens (VD).
La route des épices. Mais de quoi s'agit-il au juste? En fait, sous ce nom se cache d'abord un produit, le thé. Mais avant cela préexistait un usage: celui de boire ou manger des produits agrémentés d'épices aux débuts de l'hiver. «Les premières traces de ces coutumes remontent aux XVe et XVIe siècles en Europe du Nord, où l'on avait pour habitude de déguster du vin chaud, des biscuits et des gâteaux, autant de produits contenant des épices, telles que la cannelle et la cardamome. A l'époque, les épices étaient considérées comme des produits de luxe et de fête, un peu comme le sont les huîtres et le foie gras aujourd'hui», relate Valérie Peyre.
Des biscuits au thé. Petit à petit, notamment avec l'essor des marchés de Noël, on commence à retrouver des épices dans nombre de produits, notamment des boissons. Lorsque le thé se démocratise à la fin du XVIIe siècle, mais surtout au siècle suivant, il se décline rapidement en version hivernale épicée. «C'est une boisson parfaite pour affronter le froid, car la cannelle et le clou de girofle sont des épices chaudes», ajoute Valérie Peyre. On trouve également certaines explications affirmant que le thé de Noël aurait connu un boom de popularité en Angleterre au XIXe siècle, lorsque les autorités auraient eu l'idée d'en faire don aux classes populaires le soir de Noël, afin de limiter leur consommation d'alcool. C'est ainsi que l'habitude serait devenue une tradition.
Des origines floues. Les origines du thé de Noël demeurent floues, mais qu'il vienne de Scandinavie, d'Allemagne ou d'Angleterre, ou de tous ces pays à la fois, le thé de Noël est une institution. Depuis une vingtaine d'années, il est une boisson très demandée et un cadeau souvent offert pour les fêtes, assure Valérie Peyre. «Même si nous ne sommes plus dans le même rapport aux épices à notre époque, le thé de Noël véhicule toujours des émotions. Il est associé à un désir de réconfort et de partage, c'est très positif».
Pas de recette. Qu'est-ce qui constitue un thé de Noël, au juste? Il n'y a pas de recette canonique, explique la tea master. Le dénominateur commun est d'avoir du thé, noir ou vert, ou des plantes à infuser, et des épices. On ajoute également des fruits tels que des écorces d'agrumes ou des cranberries séchées, ou encore du caramel ou de la vanille, pour des notes plus sucrées. Couplée à la chaleur des épices, la température du liquide fait vite oublier le froid.
Pour tous les goûts. Valérie Peyre a développé quatre recettes de thés de Noël bio pour Chanoyu Tea. La plus classique, le Winter wonderland, est à base de thé noir, cannelle, orange et clous de girofle. Ses autres créations reposent sur du thé vert ou encore du rooibos, avec diverses épices. Connue pour son côté clivant, la cannelle est absente du Christmas magic, et au contraire mise à l'honneur dans le Cinnamon frost, une infusion de pomme, orange et fruits rouges, puissamment parfumée de cannelle. De quoi satisfaire tous les goûts autour d'une jolie boisson conviviale, sans alcool, à servir lors d'un week-end glacial, ou pourquoi pas en fin de repas.
Photos: Chanoyu Tea