Texte: Knut Schwander Photos: Lena Ka
A cent à l’heure. Tout a commencé après une petite intervention au niveau cardiaque. Car l’explosive Marie Robert lui demande beaucoup, à son cœur: «J’ai d’abord pensé que quelque chose n’avait pas joué. C’était comme si on me donnait des coups dans le cœur.» Puis la fièvre est montée. Jusqu’à 40° quand même. Alors, elle est partie à l’hôpital où on lui a fait le test du Covid-19: positif…
«J’ai flippé!» La «Cuisinière de l’année» 2019 n’a pas adoré: «Ça fait bizarre, quand on ne peut plus sortir et qu’on passe dix jours sans voir un autre être humain. Ça laisse du temps pour réfléchir et faire les quatre cents pas!» Mais surtout, à son retour au travail il y a déjà quelque temps, la cheffe a commencé par se fâcher en dégustant un poulet au curry préparé par la brigade: «Ça n’avait ni odeur ni goût! J’ai pensé qu’ils auraient pu assaisonner, quand même… Avant de me rendre compte que le problème était lié aux suites du covid. Et là, j’ai flippé!» Parce que cuisiner sans goût ni odorat, ce n’est simplement pas possible.
Confiance. Pour Marie Robert, la leçon de tout ça, c’est qu’elle a – pour la première fois – été obligée de confier les rênes à ses brigades: «D’abord, tout le monde a été testé négatif. Puis l’équipe a tenu la baraque sans moi. Ils ont fait un super boulot.» Et quand les clients demandaient où était passée la cheffe, pas de cachoterie: «On a joué la transparence.» Mais depuis qu’elle est de retour, Marie Robert a retrouvé ses sens: «La girofle d’abord, puis de manière aléatoire, les saveurs et les parfums sont revenus.» Complètement guérie, elle a aussi repris son rythme d’avant et, comme elle a eu le temps d’y réfléchir, elle lance ce vendredi sa nouvelle carte sur le thème du… feu! On ne se refait pas.
L'une des magnifiques assiettes sur le thème du feu.
