Nouveau départ pour Nathalie Ravet. On avait apprécié son affable service à l'Œnothèque Ravet, à Crans-Montana. Mais depuis la fermeture au printemps 2024 de ce restaurant dans lequel officiaient son mari Nicolas Quinche, ses parents Ruth et Bernard Ravet et elle-même, Nathalie Ravet (en grande photo ci-dessus) a trouvé un nouveau défi professionnel. Ce samedi 19 octobre, cette dynamique quadragénaire inaugure la Maison des Vins de La Côte à Mont-sur-Rolle, où elle prend les rênes en tant que maîtresse de maison, un titre qu’elle affectionne particulièrement. Mais quel est ce projet et quel sera son rôle dans cette nouvelle aventure vinicole? Nous avons posé la question à l'intéressée.
Nathalie Ravet, qu'est-ce que cette Maison des Vins de La Côte?
À l'instar du Vinorama à Puidoux, en Lavaux, la Maison des Vins de La Côte est un projet destiné à mettre en avant les vins de la région de La Côte, une des huit AOC du canton de Vaud. L'idée d'une telle maison est née il y a une dizaine d'années, et il a fallu du temps pour que cela se concrétise: trouver le budget, l'emplacement, tisser des partenariats. Aujourd'hui, je suis fière de pouvoir valoriser le travail de 81 vignerons participants, et de toute une région. C'est une belle vitrine pour eux.
Concrètement, que trouve-t-on entre ces murs?
D'un côté, il y a un espace dédié aux vignerons, dans lequel chacun peut proposer jusqu'à quatre références de vins. C'est là que Monsieur et Madame Tout-le-Monde pourront aller «faire leurs courses» et découvrir certains noms, certains cépages. De l'autre côté, le plus grand espace est un bar à vins complété de quelques tables, où nous proposerons des forfaits dégustations (de 3 à 6 vins) et des planchettes pour l'apéritif. Nous aurons 11 crus au verre, qui changeront toutes les deux semaines.
Lorsque l'on parle vin, il y a souvent beaucoup de choses que le grand public ne comprend pas: les différences entre les cépages, l'importance du terroir, les Premiers Grands Crus et autres appellations... Souhaitez-vous aussi apporter un côté pédagogique?
Tout à fait, mais sans être élitiste. Le premier objectif de la Maison des vins de La Côte est de populariser les vins de cette région, de les rendre visibles en toute simplicité. Dans un deuxième temps, nous pourrons organiser des cours et des conférences avec l'école de Changins et des spécialistes. Nous préparons aussi un programme d'activité pour le printemps et l'été, comme des circuits didactifs dans les vignes.
Quel fut l'accueil de ce projet chez les vignerons?
Positif! Tous ne participent pas, mais ces dernières semaines, beaucoup sont venus apporter leurs bouteilles eux-mêmes et m'ont fait part de leur enthousiasme quant à cette maison. Certains pourraient se dire qu'ils n'ont pas besoin de cela pour vendre leurs vins, mais décident tout de même de prendre part à cet effort collectif de valorisation de notre terroir. Cela fait chaud au cœur.
Vous mettez aussi en avant certains artisans locaux qui ne produisent pas de vin. Était-ce une évidence pour vous d'en faire un lieu de gastronomie au sens large?
Un de mes regrets à Crans-Montana est de ne pas avoir pu mettre en place le bar à vins que je désirais, en toute simplicité. À Mont-sur-Rolle, où le vin trône en maître, l'idée est de profiter des vins, et quoi de mieux pour cela que de prendre l'apéro? Nous avons la chance de pouvoir compter, dans la région proche, sur des artisans exceptionnels: des pop-corns, des bâtonnets croustillants vaudois, des moutardes... Profitons-en!
Donc plus de restaurant?
Non, plus de restaurant! Je veux quelque chose de plus facile. Mon papa Bernard sera tout de même là ce samedi 19 octobre pour l'ouverture, pour préparer et servir la soupe à la courge et les planchettes, et il préparera des foies gras pour Noël, cela a du sens pour moi.
Si l'on revient un peu en arrière, comment avez-vous vécu cette aventure montanaise?
À la fermeture de l'Ermitage à Vufflens-le-Château, tout est allé très vite. C'était un tourbillon émotionnel et j'estime que l'ouverture de l'Œnothèque était une étape obligatoire pour une transition à titre personnel. Je n'ai aucun regret de cette année et demie dans la station valaisanne, mais je suis heureuse de me lancer individuellement. Pour moi, c'est une sorte d'envol vers la liberté, l'autonomie.
La Maison des Vins de La Côte à Mont-sur-Rolle
Photos: Siméon Calame, Marina Forney