Texte et photos: Siméon Calame
Une route toute tracée. «À 15 ans, je savais que j’ouvrirai un jour ma boutique, s’exclame Mathilde Roumier (en grande photo ci-dessus). Depuis le 21 mars, c’est chose faite!» Hasard ou coïncidence, c’est à trois pas de l’arrêt de métro «Délices», à Lausanne, que la jeune pâtissière a ouvert sa propre enseigne au doux nom de «Elssi». Vous souriez à l’évocation de ce nom? Normal: celle qui a suivi son apprentissage chez Laurent Buet, dans la capitale vaudoise, souhaite une pâtisserie «healthy», saine. Tout ce qui se trouve chez Elssi est garanti sans gluten ni lactose! Car à la fin de son adolescence, alors qu’elle tenait son premier poste de cheffe pâtissière à l’hôtel Starling à St-Sulpice, Mathilde se découvre allergique au gluten… Le comble! Elle se reconvertit et réalise alors une formation de polydesigner 3D au CEPV à Vevey, mais elle ne se voit pas continuer sur cette voie. «Il m’a fallu retourner en restauration pour prendre conscience que je voulais vraiment me lancer comme indépendante», poursuit-elle.
Quel beau cadeau de Noël! Le 21 décembre 2022, Mathilde reçoit la confirmation de bail pour le local qu’elle pilote aujourd’hui. «Un super cadeau de Noël!», sourit-elle. Avec l’aide son frère architecte, elle emménage dans sa boutique pour réaliser un rêve d’enfant: «Depuis tous petits, mon frère et moi savions ce que nous voudrions faire plus tard, sourit-elle. Et nous avions passé un deal: il créerait ma boutique et je le paierais en croissants!» Elle achète une partie de son matériel d’occasion, dont ces deux grandes vitrines qu’elle a négociées pour… 120 francs! «J’aime que mes clientes et mes clients puissent voir comment je travaille, et pour moi aussi, c’est important d’être vraiment au contact des gens», détaille la jeune femme. Dans ses vitrines, Mathilde propose encore une courte carte, composée de quatre entremets individuels, d’un banana bread et de quelques pièces sèches, à l’instar de son granola, de biscuits citronnés ou de cookies fondants.
Une bombe de cheesecake! Outre la partie sucrée, l’indépendante avait créé une série de sandwichs dans lesquels le pain est remplacé par une pâte à chou. «Ce n’est malheureusement pas une bonne idée pour des sandwiches à emporter, car ils se ramollissent vite, soupire Mathilde. Je cherche un boulanger qui confectionne du bon pain sans gluten, mais c’est une quête difficile!» Le «challenge sandwich» est le défi de l’année pour la jeune femme, qui se réjouit aussi de mettre sur pied des cours de pâtisserie dès qu’elle le pourra.