Photos: Petar Mitrovic (dont titre), Olivia de Quatrebarbes, Sisao
Le chocolatier au regard d’argent. Aux abords du village de Bursins, sur La Côte, il y a une petite zone artisanale aux bâtiments gris et vieillissants. Et pourtant, une bâtisse interpelle le regard et sur ses murs bleu marine, on découvre le mantra de la maison: «Ici nous sublimons le chocolat». Devant la porte, quelques plantes vertes. Une sorte d’oasis colorée au cœur de nulle part, qui traduit à merveille l’esprit de son propriétaire, Ahmed Atmani. La quarantaine, le chocolatier au regard d’argent accueille les curieux et les habitués (certains arrivent même en trottinette électrique!) avec la même énergie. Celle qui naît de l’envie de partager. Bienvenue chez Sisao!
Du marketing au chocolat. «À 16 ans, je voulais être assistant social ou pâtissier, se souvient Ahmed. J’ai pris la seconde voie. En 1989, j’ai débuté mon apprentissage à la Confiserie St-Pierre, aujourd’hui disparue. Mes formateurs, des compagnons du devoir, m’ont donné le goût du partage et de la créativité, ce qui m’a donné envie de persévérer.» Le jeune Ahmed remporte le premier prix artistique au concours cantonal de pièces montées, puis il est engagé à l’Auberge du Raisin, à Cully. Revirement de situation: Ahmed se forme en marketing et en management, pour voler de ses propres ailes. Comment? En ouvrant le premier «Cash Converter» (magasins de ventes d’occasions) de Suisse romande, avant de revenir à son premier métier en ouvrant sa chocolaterie, Sisao.
Sans sucre! «Le chocolat est une affaire de plaisir gustatif, sourit le lumineux artisan». Pour révéler ce plaisir, au sucre il préfère les vraies saveurs des produits.» Ainsi, les succulentes créations à l’amande font redécouvrir le goût de l’oléagineux. Et croquer dans un «Avèla» au fruit de la passion nous emmène directement en Amérique du Sud. Au lieu du sucre classique, Ahmed utilise du maltitol, édulcorant tiré du blé ou du maïs, qui abaisse notablement le nombre de calories des chocolats.
De la couleur partout. Une chose est certaine: entre le beau et le bon, Ahmed a fait son choix. «Je souhaite valoriser les produits de qualité que je travaille, explique-t-il. Déguster un de mes chocolats doit donner le sentiment de dérouler un tapis devant soi: les saveurs se dévoilent au fur et à mesure de la dégustation.» S’il met la priorité sur les goûts de ses chocolats, Ahmed ne délaisse pas les efforts pour rendre beaux ses petits bijoux. Ainsi, la couleur éclate partout dans le magasin, mais aussi sur les emballages: «Pour moi, c’est un tout. L’environnement visuel est une entame aux émotions», souligne-t-il.» Suivant l’adage «le beau fait venir, le bon fait revenir», Ahmed Atmani fait tout juste.
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