«Le 20 décembre sera le jour de notre dernier service». Il l’avoue, ce n’est pas de gaîté de cœur qu’il a pris sa décision. Après bientôt neuf ans au Nouvo Bourg, à Saillon, Grégoire Antonin, mettra un terme à cette entreprise: «À 46 ans, c’est le moment de me lancer un nouveau défi». Malgré la reconnaissance des guides et des habitués qui viennent découvrir chacune de ses nouvelles cartes au fil des saisons, le talentueux et enthousiaste cuisinier est déterminé: «J’adore mon métier, ma passion est intacte. Mais le contexte a beaucoup évolué, la concurrence est rude, les charges administratives de plus en plus lourdes et la clientèle en quête continuelle de nouveauté. Et puis, on ne vit qu’une fois. Après 30 ans en cuisine, il est temps pour moi de découvrir ce domaine sous un nouveau jour».
Après presque neuf ans, Grégoire Antonin et Fabienne Zufferey mettent un terme à l'aventure du Nouvo Bourg.
Cuisinier un jour, cuisinier toujours. Quand on lui demande de quoi il vivra après la remise du Nouvo Bourg, Grégoire Antonin est très clair: «Pendant un an et demi, je vais me préparer à obtenir le brevet fédéral pour pouvoir enseigner mon métier aux jeunes, qu’ils soient apprentis ou étudiants dans une école hôtelière. Cette mission de transmission me tient à cœur». Une année et demie, durant lesquels il compte lancer en parallèle une table d’hôtes intimiste, ou se lancer dans une activité de cuisiner chez des particuliers «comme je l’avais fait pendant le Covid». Deux options pour lesquelles Grégoire Antonin est encore à la recherche de locaux adéquats. Il envisage par ailleurs une troisième option: un poste de chef dans un hôtel prêt à miser sur une belle gastronomie: «C’est le même métier, mais soulagé d’une partie des tâches administratives».
Grandes Tables de Suisse et JRE. Grégoire Antonin fait partie des deux principales associations de cuisiniers visant l’excellence. Les changements en cours l’ont d’ores et déjà incité à démissionner des Grandes Tables Suisses et il quittera les Jeunes Restaurateurs en fin d’année: «Suivant les perspectives et l’évolution de la situation, il est fort possible que j’y revienne». D’autant plus que l’excellence, il est bien décidé à ne pas s’en écarter. Durant tout l’été, le chef proposera ses menus Tour Bayart, Gustave Courbet et végétarien. Et pour le dernier mois, il réfléchit déjà à un menu unique, histoire de terminer en beauté l’aventure du Nouvo Bourg entreprise il y a un peu plus de huit ans avec sa compagne Fabienne Zufferey.
