Comble de tension. Franck Giovannini et Philippe Chevrier étaient là, lundi à 11h30, sous le timide soleil d’Ascona, pour fêter la nouvelle édition du GaultMillau. Sur un ponton, face au lac scintillant, quelques confrères romands faisaient partie des invités à la conférence de presse. Ils savaient donc qu’ils seraient primés. Mais ne connaissaient ni leur titre, ni leur note. Dans les rangs du public, la tension était à son comble.
(Photo du haut, de gauche à droite: Quentin Philippe (Arakel), Knut Schwander (GaultMillau Suisse romande), Lucrèce Lacchio (Berceau des Sens), Titouan Claudet (The Woodward), Romain Paillereau (Des Trois Tours) et Nicolas Darnauguilhem (Pinte des Mossettes)).
Deux points d’un coup! Premier romand appelé sur le podium, Nicolas Darnauguilhem, le chef de La Pinte des Mossettes, à Cerniat (FR) s’est vu décerner le titre de «Green chef of the year», pour sa cuisine admirable inspirée de la nature, qui entoure la célèbre Pinte des Mossettes. «Maintenant, on continue plus que jamais, avec tout le monde, du chasseur à tous ceux qui sont avec moi en cuisine et en salle!», a-t-il commenté. Quelques minutes plus tard, c’est un Titouan Claudet rayonnant qui a reçu sa plaquette jaune de «Pâtissier de l’année», assortie pour l’Atelier Robuchon, à Genève, d’une note augmentée - c’est rarissime! - de deux points d’un coup, positionnant désormais le premier des deux restaurant du palace The Woodward à 17/20. Ravi, il a été littéralement pris dans le tourbillon des SMS et des téléphones de félicitations.
Muet d’émotion. «Promu de l’année», Romain Paillereau (Les Trois Tours, Bourguillon, membre des Grandes Tables de Suisse) a beau être un habitué des conférences de presse du GaultMillau (il a déjà été «Découverte» en 2017 et «Promu» en 2020, lorsqu’il officiait à la Pinte des Mossettes), il s’est trouvé littéralement sans voix en recevant la plaquette qui annonce ses 18 points: «Soudain, l’émotion est montée, a-t-il lâché. Ces 18 points, c’était mon objectif depuis toujours. Et grâce à ce titre, nous allons certainement pouvoir réaliser l’une ou l’autre des nombreuses idées que nous avons, Monsieur Pascal Blanquet, le propriétaire du restaurant, et moi.»
Une femme sur le podium. Les femmes cheffes sont suffisamment rares pour que la promotion à 17/20 du Berceau des Sens, le restaurant de l’École Hôtelière de Lausanne et membre des Grandes Tables de Suisse, grâce au talent de Lucrèce Lacchio, soit un événement. La cheffe qui, avec ses brigades, côtoie les Meilleurs Ouvriers de France et les étudiants de l’EHL, était visiblement très émue en redescendant du podium. Ce qui ne l’a pas empêchée de garder la tête sur les épaules: «On fera la fête vendredi. Avant, il y a la semaine de travail. Mais d’ores et déjà, je dis merci à toute l’équipe!»
Une consécration. «Cela démontre que le travail mène à des choses magnifiques», a déclaré Quentin Philippe, la «Découverte de l’année» en Suisse romande, à Genève, dans le nouveau Arakel (15/20), ce bar à vin gourmand devenu restaurant fin en un an et demi de travaux. «Je suis surpris que ce titre et cette note arrivent si peu de temps après l’ouverture. C’est une consécration!», a-t-il poursuivi. Pour célébrer ce moment comme il se doit, il a décidé de rester au Tessin ce soir, soutenu par son directeur, Julien Samson.
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Photos: Adrian Bretscher