Où s'arrêtera Gilles Varone? L'enfant de Savièse semble ne pas avoir de limites, surtout depuis qu'il a emménagé en avril dans un nouveau restaurant à St-Germain, construit sur-mesure pour lui. Deux fois plus grand que son ancienne table à Chandolin (reprise avec brio par le couple de la p'tite maison), cet espace lui a permis d'empocher deux points d'un coup, grimpant à 17/20. Cité parmi nos dix chefs à suivre en 2024, Gilles Varone n'a pas déçu, brillamment entouré de son épouse Letizia, de sa sommelière Lise Donier-Meroz et de sa directrice de salle Ana Suarez.
Méconnaissable. Le restaurant Pic au Beau-Rivage Palace, membre des Grandes Tables de Suisse à Lausanne, a rouvert après une année de travaux, et comment dire que la transition est fabuleuse. Le premier menu de la cheffe a conquis le GaultMillau, qui lui a attribué d'emblée 18 points, retrouvant la récompense d'avant travaux. Dans ce Swiss Deluxe Hotel du bord du Léman, c'est à Jordan Theurillat (lisez ici son portrait) que la cheffe fait confiance, lui qui sublime omble du lac avec des mini-fenouils, porc de Thurgovie au pinot noir ou encore châtaignes du Tessin en délicat dessert.
Il a beau avoir quitté sa table gastronomique de Chardonne (rouverte cet été par un jeune et talentueux couple), Matheu Bruno continue de faire vibrer les cœurs des épicuriens romands. Après le Beef'Ør du Petit-Chêne à Lausanne, c'est à Sion que la «Découverte de l'année» 2015 ouvre son gril, déjà fameux. Extrême qualité de viandes, accompagnements maîtrisés et focaccia maison (entre autres): tout est excellent dans cet immense espace à la terrasse accueillante.
C'est l'un des chefs les plus populaires parmi la communauté GaultMillau en Suisse romande. Et il faut bien dire que l'annonce par Grégoire Antonin, le 7 juin 2024, de la fermeture du NouvoBourg (Saillon, 16/20), a ému notre lectorat. «À 46 ans, c’est le moment de me lancer un nouveau défi», affirmait-il, avant de préciser: «Je vais me préparer à obtenir le brevet fédéral afin de pouvoir enseigner mon métier aux jeunes. Cette mission de transmission me tient à cœur». En parallèle, il compte lancer une table d’hôtes intimiste, ou se lancer dans une activité de chef à domicile. Le GaultMillau Channel vous tiendra informé de la suite de ses aventures!
C'est devenu le repère des bons vivants. À Lausanne, le restaurant Nau a ouvert en début septembre et depuis, il semble plein très souvent. Il faut dire que ce n'est pas n'importe qui qui en tient la barre: Tiago Jesus, ancien écailler du Lausanne Palace et surtout, Meilleur écailler du monde en 2022, s'est associé à Gilberto Ferrinho, ancien chef du Château d'Ouchy. Outre le plat du jour à 24 francs, la carte affiche des entrées prometteuses et des belles pièces de viande, à partager ou non. Ah, et le banc d'écailler vous régalera durant toute la saison hivernale. Evidemment!
À quelques semaines près, Amine Ennoura aurait empoché 14 points au GaultMillau. Mais l'ancien chef du restaurant Sardine, au cœur de la capitale vaudoise, n'a jamais pas pu afficher cette plaque jaune à côté de la porte d'entrée. Car si sa cuisine délicate et inventive, doublée d'une sacrée maîtrise technique, charmait invariablement ses convives, ces derniers étaient malheureusement trop peu nombreux. Et le restaurant de fermer le 1ᵉʳ août. Anciens gérants, Isis Letellier et Julien Reibel annonçaient «réfléchir à la suite», en prenant une chose après l'autre. La suite? Nous vous en parlerons dès qu'il y en aura une.
Lundi 23 décembre 2024, Damien Germanier postait sur Instagram le logo de son nouveau restaurant et annonçait son nom: «Basique». Une nouvelle identité pour un nouveau départ, le 6 mars prochain. Nouveau départ, car le chef sédunois (17/20) a bien décidé, cet automne, d'arrêter la haute gastronomie: «L’évolution de la situation économique, le statut précaire des chefs indépendants et les limites d’un bassin de clients potentiels restreint m’ont incité à faire le pas», déclarait le membre des Jeunes restaurateurs. Vous vous en doutez: nous vous raconterons en détails ce nouveau restaurant lorsqu'il aura ouvert.
Le beau gosse des fourneaux. Pierre-Pascal Clément, PP pour les intimes, a profité de son parcours dans l'émission télévisée Top Chef, ce printemps sur M6, pour ouvrir grand les portes de son rêve: celles de son propre restaurant, Au Chasseur, à Fribourg. C'est chose faite depuis le mois d'août, lorsque les épicuriens de toute la Suisse (car il est aussi connu à Zurich, où il a travaillé quelque temps) ont enfin pu goûter ses créations, jusqu'ici réservées au petit écran. Un exemple? L’omble de Montreux, translucide, rehaussé de tagète passion et hérissé de céleri, concombre, fenouil et pomme verte. Quelques œufs d’omble complètent ce tableau frais et délicat.
Gueuleton, c'est un nom qui parle aux gourmets francophones. Et désormais de plus en plus aux Suisses, qui ont eu la chance, après l'antenne de Carouge, de voir s'ouvrir une seconde helvétique, à Crans-Montana. Coup de cœur du mois de décembre du GaultMillau Channel, Gueuleton ravit les amateurs de bonne nourriture et de belles pièces de viande à partager. Un exemple? Le coffre de canette entier, impeccablement rosé et à la peau croustillante. Servi avec une purée truffée de pommes de terre et céleri, c'est d'une gourmandise sans nom!
Le restaurant Gueuleton à Crans-Montana
Il aura été partout cette année. Elu «Green chef of the year» 2025, Nicolas Darnauguilhem ne s'est pas contenté de sa Pinte des Mossettes, où il affiche 17 points à Cerniat (FR) et où il s'est énormément investi en 2024. Non, il a repris en avril l'Auberge des Montagnards, à Estavannens (FR), un restaurant de campagne et de montagne, dans lequel il fait confiance à un trio de choc: Anthony Bèque aux fourneaux, Maëlle Gordien et Satiha Adouni en salle. Le résultat? Des plats gourmands, à l'image de cette fondante terrine de cochon et son exquise sauce gribiche, ou de cet agneau confit et légumes.
Photos: Olivia Pulver, Gabriel Monnet, Siméon Calame, Fabien Goubet, Sedrik Nemeth, Nicolas Fuerer, HO